La Réforme a eu des répercussions à long terme dans l’histoire de
l’Église catholique romaine. Le concile de Vatican II, qui s’ouvre en
1962, inaugurera une nouvelle perception.
L’Église catholique romaine considérait la Réforme comme l’incarnation du mal,
ce qui n’a pas favorisé une réception positive de celle-ci. Le concile de
Trente a reformulé la doctrine catholique de manière nettement anti-protestante.
Les historiens parlent de « contre-Réforme » pour cette période. Ce n’est qu’à partir
du Concile Vatican II et de l’inspiration de certains théologiens, que l’Église catholique
a commencé à adopter une perspective plus positive sur la Réforme, bien que le terme « réforme »
reste controversé et doit être manié avec prudence. Le catholicisme contemporain s’est
plutôt inspiré d’autres sources que la Réforme pour sa réforme, en cherchant à mieux comprendre
le monde protestant et en s’abreuvant des mêmes sources tout en conservant ses différences.
Les réformes comprennent la valorisation de l’Écriture, une liturgie plus axée sur la prédication,
une théologie des ministères centrée sur le service, une vie en Église plus synodale,
une valorisation du sacerdoce baptismal, et une place plus grande accordée à l’Esprit Saint.
Bien que la Réforme n’ait pas eu d’influence directe sur le Concile Vatican II, certains
théologiens et observateurs non-catholiques ont contribué à une perspective plus ouverte et
œcuménique. Le pape actuel a également appelé à une Église plus synodale et à la diversité.
Enfin, la réforme est étroitement liée à la conversion, car plus les chrétiens se rapprochent
du Christ, plus les Églises se rapprochent les unes des autres et plus elles sont ouvertes à des
réformes pour se rendre disponibles à la rencontre.
Jean-François Chiron
Université catholique de Lyon