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Avant même que des études scientifiques dûment menées aient démontré son efficacité, le prix de l’hydroxychloroquine a flambé aux USA, tout le monde souhaitant en acquérir. À l’heure où j’écris cette chronique, ce produit n’est pas recommandé  par les autorités sanitaires car présentant une balance bénéfice/risque négative.

Cela n’empêche pas certains de s’en faire littéralement les apôtres, croyant dur comme fer dans ses vertus thérapeutiques. 

Le président Trump a notamment fait son éloge et déclarer en prendre régulièrement.

Dans un article du monde daté du 19 mai, il affirme :

« J’ai commencé à en prendre parce que je pense que c’est bon, j’ai entendu beaucoup de bonnes histoires » à ce propos, a-t-il ajouté, précisant qu’il n’est pas porteur de l’infection. « Vous seriez surpris de découvrir combien de personnes en prennent, en particulier celles qui sont en première ligne » dans les hôpitaux, « avant d’attraper » le virus, a-t-il ajouté.


Un peu plus tard, il qualifie ce produit de «game changer » c’est-à-dire de changeur de donne.

Le président des états unis ne sera ni le premier ni le dernier humain à penser que répéter une idée la rend vraie, ou bien que croire de toutes ses forces à quelque chose le rend réel et tangible. Son cas en tant que personne n’est guère intéressant, mais fort emblématique de la période de post-vérité que nous traversons.

Cette attitude mentale est fort rare dans le monde scientifique dans lequel tout doit être scrupuleusement vérifié, prouvé, expérimenté. 

Il est atterrant de la trouver dans le monde politique où les décisions que vous prenez sont susceptibles d’impacter des centaines de millions des gens et ce, sur plusieurs générations.

L’on est moins étonné de trouver ce rapport hypersubjectif au vrai dans le monde des religions. 

Ce genre de « foi » est en effet véhiculée par des croyants fragiles :

Dieu est mon masque et ma solution hydro alcoolique. Ma foi me protège. La lecture de nos écrits sacrés est notre bouclier. La bible, la torah ou le coran nous protègent.

Mais est-ce vraiment la religion en soi qui est en cause, ou la lecture souvent litéraliste que font certains des textes sacrés ?

Ainsi quand jésus dit 

Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne: Transporte-toi d’ici là, et elle se transporterait; rien ne vous serait impossible. (Matthieu 17 :20)

Son but n’est pas de rendre impossible le travail des géographes ou de faire sombrer en dépression les alpinistes les plus chevronnés, mais d’éclairer nos esprit sur le fait que nous n’irons jamais plus loin que notre horizon conceptuel qu’il faut donc faire reculer !

La foi dont parle Jésus dans Matthieu 17 :20 n’a pas vocation à gommer le réel pour le remplacer à notre fantaisie par des croyances plus ou moins sensées. C’est une foi qui transforme notre rapport au réel, notre rapport au possible, sans annihiler pour autant ce dernier. « Père, non pas ma volonté mais la tienne » dira Jésus dans Luc 22 : 42. Sa foi n’a pas été un instrument d’asservissement du réel, voire de Dieu, mais au contraire ou moyen de participer à un projet transcendant qui dépassait l’immédiateté de ses besoins. Quelle vision et quelle inspiration !